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Construisez une zone humide d'eaux grises dans votre jardin : une sagesse ancestrale pour une oasis durable

  • Photo du rédacteur: Jennie Vercouteren
    Jennie Vercouteren
  • 1 sept.
  • 7 min de lecture

Comment le principe pyrénéen de l’eau partagée m’a appris que la clé d’un système vivant n’est pas la quantité que vous utilisez, mais ce que vous y mettez.


Avez-vous déjà observé un ruisseau dévaler une montagne, débordant d'énergie et de vie, et souhaité capturer un fragment de cette magie ? Moi, je l'ai fait. Mais j'ai appris que le secret n'est pas de le capturer du tout.


« Ce qui est important avec l'eau », a expliqué Michel lors de la reconstruction de la zone humide, « ce n'est pas de la retenir, mais de la laisser s'écouler. »

Ce principe, repris dans les anciennes lois de partage de l’eau des Pyrénées, déplace l’objectif de la possession vers la participation à un cycle.

Imagine your greywater turning into this after the wetland? Water flowing through in Luz
Imagine your greywater turning into this after the wetland? Water flowing through in Luz

Mais cela ne fonctionne que si nous respectons l'eau. Le véritable dommage que nous causons est double : nous interrompons son écoulement naturel et nous la polluons par nos ajouts, des détergents courants aux insidieux « produits chimiques éternels » (PFAS) qui ne se décomposent jamais. J'ai appris que le véritable impact sur un système de zones humides d'eaux grises ne se mesure pas en litres consommés, mais à la qualité de ce que nous y mettons.


Repenser les mathématiques : ce n'est pas une question de volume, mais de fardeau


Au début, je pensais que le calcul se résumerait à une seule chose : la quantité d'eau que nous consommions. Douches, lessive, vaisselle… tout cela semblait se résumer à des litres par jour.

Mais après une analyse plus approfondie, Michel a réalisé une chose surprenante : toutes les eaux n'ont pas le même poids. Certaines eaux, comme l'eau de douche avec des savons simples et biodégradables, ont une charge relativement légère sur l'organisme. D'autres, comme celle du lave-vaisselle ou de la lessive chargée de détergents agressifs, sont beaucoup plus exigeantes.

Cette découverte a tout bouleversé. Nous avons commencé à repenser ce qui pénètre réellement dans les zones humides. Crèmes solaires, maquillage, nettoyants synthétiques : tous ces produits introduisent des matières organiques complexes qu'un système naturel peine à traiter. Soudain, une évidence s'est imposée :


Nous ne « nettoyons pas vraiment l’eau », mais ce qui y pénètre.

Si nous respectons cela, le système prospère. Et si nous parvenons à maintenir l'eau en circulation dans un circuit fermé du jardin écologique – en la faisant circuler à travers les zones humides d'eaux grises, les ruisseaux et les étangs – alors l'utilisation de l'eau n'est plus le problème. C'est ce que nous y ajoutons qui compte.


La première étape pour tout système : changer vos savons


Avant de creuser, avant de planifier, avant de faire quoi que ce soit d’autre, c’est l’étape la plus importante pour quiconque s’intéresse au traitement naturel des eaux grises.

  • Passez aux savons, shampoings et détergents 100 % biodégradables et à base de plantes.

  • Évitez les colorants synthétiques, les parfums forts, le laurylsulfate de sodium (SLS) ou les parabènes.

Le drainage de votre maison est le point de départ de l'écosystème de votre jardin. Protégez-le.


Le problème : un système bouché et défaillant


Notre première étape a consisté à vider l'ancienne zone humide d'eaux grises. Nous avons trouvé la racine du problème, littéralement. Des racines et des matières organiques avaient complètement obstrué les drains en plastique standard, empêchant l'eau épurée de s'écouler. Le système était stagnant, sans dynamisme.

Michel m’a également montré comment tester la conductivité hydraulique (ou perméabilité) du sol, une manière étonnamment simple de voir si votre mélange de sol permettra à l’eau de s’écouler au bon débit.

The original system of Michel built over ten years ago
The original system of Michel built over ten years ago

Un test de drainage simple


Pour les curieux, voici comment vous pouvez tester votre mélange de terre :

  1. Installez un récipient pour récupérer l’eau.

  2. Au-dessus, placez une colonne (comme un gros tuyau) du même diamètre et remplie du matériau que vous souhaitez tester jusqu'à la profondeur que vous prévoyez d'utiliser (par exemple, 60 cm).

  3. Calculez le temps qu'il faut à un litre d'eau pour traverser le matériau.

  4. Vous pouvez ensuite calculer la valeur K (conductivité hydraulique) à l'aide de cette formule : K = (Volume d'eau × Hauteur de la colonne) / (Aire de la colonne × Temps)

En fonction de la valeur K obtenue, vous pouvez déduire si votre matériau est adapté. Le matériau de Michel était du sable fin , dont la valeur K était adaptée à ce travail.

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Le nouveau design : penser comme un écosystème

L'objectif est de purifier l'eau en douceur et naturellement afin qu'elle puisse être réintroduite dans l'environnement. Un système performant suit un flux logique, et tout doit évoluer vers le bas.


Voici la disposition de base de notre système de recyclage des eaux grises :

1. La fosse septique (première étape essentielle) : il s'agit d'un grand réservoir qui sépare les graisses, les huiles et les solides des eaux grises liquides. Cette étape est indispensable ; elle empêche le colmatage immédiat de la zone humide.

2. Le lit de la zone humide (le cœur vivant) : le liquide de la fosse septique s'écoule dans un grand lit doublé. C'est le cœur de votre système de roselière.

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  • Taille : C'est ici qu'intervient le calcul de la « charge ». Le dimensionnement du lit se fait en fonction du taux de charge hydraulique, soit la quantité d'eau idéale par mètre carré et par jour. La recommandation courante est de 20 L/m²/jour.


    • Par exemple : si vous utilisez 150 litres d’eau par jour, vous avez besoin de 7,5 m²

      • Débit journalier : 150 L/jour

      • Taux de charge cible : 20 L/m²/jour

      • Surface requise : 150 / 20 = 7,5 m²


  • Profondeur (30-60 cm) : Cette profondeur est cruciale pour trois raisons :

    • Volume de traitement : Il offre suffisamment d’espace et de temps aux bactéries bénéfiques pour décomposer les polluants.

    • Zone racinaire : Elle abrite les systèmes racinaires des plantes nettoyantes comme les roseaux et les joncs.

    • Oxygène : Il empêche le fond de manquer d'oxygène (anaérobie), ce qui provoque des odeurs.

  • Le filtre et le nettoyeur : Le lit est rempli d'un mélange de gravier et de sable et planté de roseaux. Leurs racines créent un écosystème vivant qui filtre et purifie l'eau lors de son infiltration.

Reeds planted in the Wetland
Reeds planted in the Wetland

3. L'innovation clé : les drains en ardoise

Auparavant, il utilisait des drains standards en plastique perforé au fond pour recueillir les eaux propres du système de drainage des eaux grises. Ces drains se bouchaient. Cette fois, Michel a conçu un nouveau système utilisant des canaux ouverts en ardoise.


Pourquoi l'ardoise ? Le principal problème des zones humides est le colmatage. Les drains en ardoise offrent une vaste zone de drainage ouverte, bien moins sujette au colmatage que les petits trous d'un tuyau en plastique. Mieux encore, ils sont faciles à entretenir : les ardoises peuvent être ouvertes pour éliminer les débris, ce qui en fait un système véritablement durable.


L'eau nettoyée, désormais claire, s'accumule dans ces drains en ardoise et s'écoule, prête à commencer son beau voyage à travers votre jardin.


De la fonction à la beauté : le cercle de l'eau


C'est ici que la magie opère. Cette eau claire et ruisselante ne devrait pas être jetée à la poubelle. C'est une ressource ! Vous pouvez la guider vers :

  • Cascade sur un mur de soutènement comme cascade dans votre jardin écologique.

  • Promenez-vous dans une zone ensoleillée comme un petit ruisseau.

  • Récoltez-les dans un bassin vibrant au fond de votre jardin.

Cet étang peut être conçu pour déborder dans un système de collecte des eaux souterraines ou simplement être pompé jusqu'à la surface pour reprendre son cours. Vous avez créé votre propre cercle d'eau.

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L'étang alimenté par la zone humide de Michel, un magnifique havre de paix pour la faune


Commencez simplement : un chemin pour tous


Il n'est pas nécessaire de construire une zone humide complète pour les eaux grises afin de respecter le principe d'écoulement. Le plus simple est de dévier l'eau de votre douche et de votre lavabo.

  1. Changez vos savons : (c'est toujours la première étape !).

  2. Installer une vanne de dérivation : Une simple vanne sur votre tuyau d’évacuation vous permet de choisir si l’eau va à l’égout ou à votre jardin.

  3. Guidez l'eau jusqu'aux racines : Dirigez l'eau vers la zone racinaire des arbres, arbustes ou plantes vivaces à racines profondes qui ont soif. Un simple bac de paillage (un trou rempli de copeaux de bois) à la sortie filtrera l'eau et préviendra l'érosion.

Ce simple geste boucle la boucle. C'est un moyen puissant et efficace de commencer.


Pourquoi l'eau en mouvement est l'âme d'un jardin


Ce processus ne se limite pas à recycler l'eau ; il donne vie à votre jardin. L'eau en mouvement est transformatrice :

  • Oxygénation : Les cascades et les ruisseaux agitent la surface de l'eau, dissolvant ainsi l'oxygène. Cela empêche la stagnation, éloigne les moustiques et favorise la vie.

  • Il attire la faune : les oiseaux viendront boire et se baigner, les pollinisateurs s'arrêteront pour s'hydrater, et les grenouilles et les libellules s'installeront, créant ainsi un écosystème équilibré.

  • Il apaise l’âme : le son et la vue de l’eau en mouvement créent un profond sentiment de paix et de sérénité, transformant votre jardin en un véritable sanctuaire.

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Le moment où l'eau s'est écoulée limpidement de nos nouveaux drains en ardoise, serpentant à travers le jardin pour la première fois, fut magique. Nous avions transformé les déchets en vie. En travaillant avec la nature, et non contre elle, vous pouvez transformer vos eaux usées en l'élément le plus vivant de votre jardin. Laissez-les couler, circuler et vivre.


FAQ sur les zones humides d'eaux grises


Ai-je besoin d'une fosse septique avant un marais ? Oui. Elle est essentielle pour séparer les graisses et les solides afin d'éviter le colmatage du marais.


Puis- je vraiment utiliser l'eau de la douche et du linge ? Oui, à condition d'utiliser des savons biodégradables à base de plantes. C'est la première étape pour protéger votre organisme.


Combien d'espace faut-il ? Un petit ménage peut souvent se contenter d'une zone humide d'environ 7 à 8 m², selon sa consommation d'eau quotidienne.


Est-ce que ça sentira mauvais ? Non. Une zone humide saine, bien aménagée et bien drainée, dégage une odeur fraîche et terreuse, et non celle des eaux usées.


Et si je n'ai pas de place ? Commencez simplement : détournez l'eau de la douche vers un bac à paillis situé aux racines des arbres ou des arbustes. Même cette petite boucle fait toute la différence.


Combien de temps faut-il pour qu'un système de zone humide soit opérationnel immédiatement, mais il faut généralement de 3 à 6 mois pour qu'il prenne véritablement forme. Une fois les plantes enracinées et la communauté microbienne établie, la qualité de l'eau s'améliore considérablement.


Quelles plantes s'adaptent le mieux aux roselières ? Les roseaux (Phragmites australis) sont classiques grâce à leurs racines profondes et oxygénantes. Vous pouvez également utiliser des quenouilles (Typha), des scirpes (Scirpus) ou des joncs (Juncus). Idéalement, mélangez plusieurs plantes de zones humides pour créer de la diversité : cela renforce l'écosystème et améliore la filtration. Les plantes locales/indigènes des zones humides sont toujours préférables.



💧 Vous avez une autre question ? Partagez-la dans les commentaires ! J'adorerais avoir votre avis !


 
 
 

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