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De la pluie à l'étang : "La phytoépuration," un système d'eau en boucle fermée dans les Pyrénées françaises

  • Photo du rédacteur: Jennie Vercouteren
    Jennie Vercouteren
  • 13 mai
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 mai


L'étang naturel du jardin de Michel et Marie-Andrée


J'étais en retard. Le chemin sinueux menant à la maison isolée de Michel et Marie-Andrée s'étendait devant moi, bordé de fleurs printanières, de chants d'oiseaux et d'une odeur de terre humide. Je me hâtais, les montagnes s'élevant silencieusement autour de moi. Arrivé à leur maison en bois construite à la main, ils m'ont accueilli chaleureusement et ont partagé leur histoire avec empressement.


Livres écologiques des États-Unis dans les années 1970, lorsque Michel étudiait à l'Université de Montréal
Livres écologiques des États-Unis dans les années 1970, lorsque Michel étudiait à l'Université de Montréal

Leur maison est entièrement autonome, fruit de trois années de travail et d'une vie d'apprentissage. Michel a été admis en maîtrise à l'Université de Berkeley, mais a choisi l'Université de Montréal où il a obtenu une bourse. Il y a étudié l'écologie avec le professeur Dansereau.

« Tout ce savoir existait aux États-Unis il y a 50 ans », m’a-t-il dit en sortant une étagère de livres usés et appréciés. « Énergie solaire, éolienne, hydraulique, dômes géodésiques… les Américains étaient alors à la pointe des technologies environnementales. »

J'étais venu écrire sur leur étang – un élément élégant du jardin, ombragé par des nénuphars où les poissons glissaient juste sous la surface. Mais mes hôtes n'ont pas tardé à me corriger.

« On ne peut pas se contenter d'écrire sur l'étang », disaient-ils. « C'est la dernière étape de notre cycle de l'eau. »

L'eau de pluie commence son voyage


Dehors, ils m'ont montré le toit en ardoise. L'eau de pluie s'écoule par des gouttières en zinc jusqu'à un petit abri attenant à la maison. Cet abri cache un réservoir flottant qui permet de détourner les 150 premiers litres d'eau du toit, destinés uniquement au jardin. L'eau est ensuite acheminée sous terre vers trois bassins de filtration – pierre, charbon et sable – et l'eau purifiée entre dans trois réservoirs de 1 000 litres.


Un détail de système à bascule
Un détail de système à bascule


L'eau est ensuite pressurisée et filtrée à travers trois autres filtres pour un usage domestique. L'eau potable bénéficie d'une filtration supplémentaire grâce à un filtre céramique et du charbon actif sous l'évier. Selon Marie-Andrée, leur eau est plus propre que celle de la ville, car elle est exempte de pollution d'origine agricole ou humaine.

«Les matériaux sont importants », a-t-il expliqué. « Utiliser des matériaux inadaptés pollue l'eau et la terre, au lieu de les protéger.»

Les roseaux (Phragmites) comme filtres naturels

Lorsque l'eau quitte la maison, elle ne s'écoule pas dans les canalisations. Elle s'écoule à travers deux roselières plantées, chacune remplie de gravier. Les roseaux ( Phragmites australis , ou roseaux communs) proviennent de la rivière voisine.


Un premier bassin, dit « aérobie », filtre l'eau grâce aux bactéries présentes dans l'air, tandis que l'autre, dit « anaérobie », s'occupe des bactéries présentes dans l'eau. Lorsque l'eau atteint le bassin, elle est purifiée naturellement, et cela se voit. Le bassin regorge de vie : poissons, plantes aquatiques, et même des alevins et des alevins gambadent parmi les nénuphars et les prêles.


Le système naturel de filtration de l'eau utilisant des roseaux communs de la rivière voisine


Un système en équilibre

L'eau de pluie provenant de l'autre côté du toit s'écoule directement vers une citerne enterrée dans le jardin pour l'irrigation. Des toilettes sèches réduisent encore davantage la consommation d'eau. Depuis 2011, Michel et Marie-Andrée n'ont plus jamais utilisé une goutte d'eau du réseau public. Il est important de noter qu'ils consomment 30 litres d'eau par personne et par jour, alors qu'un Français moyen en consomme 150 litres par jour. Autre point à noter : ces systèmes sont difficiles à mettre en œuvre dans la réalité, surtout aux États-Unis, en raison de la réglementation et de l'obligation de raccordement au réseau pour la plupart des maisons.


« Il faut changer ses habitudes et se lancer dans un voyage de sobriété joyeuse. »


Leur système en circuit fermé répond non seulement à leurs besoins quotidiens, mais nourrit également la terre qui les entoure avec du compost provenant des toilettes, des déchets ménagers et des matériaux déchiquetés de la taille des plantes.


Boucler la boucle

Je suis reparti avec plus que ce à quoi je m'attendais : non seulement l'histoire d'un magnifique étang, mais aussi un profond respect pour les systèmes invisibles qui le soutiennent. L'étang n'est que la partie visible d'un cycle de l'eau qui commence par un nuage et se termine par des poissons nageant sous des nénuphars.


Alors que je marchais vers la porte, Michel m'a appelé.

« J’ai un livre pour vous », dit-il en me tendant un exemplaire usé de Introduction to Energy: Solar, Water, Wind & Biofuels — publié en 1974 par l’Institut Portola.

Ses pages regorgeaient de systèmes à petite échelle conçus pour les individus et les communautés, comme ceux qu'ils ont intégrés chez eux. C'est grâce à leur maison que j'ai découvert cette sagesse, non pas comme une théorie, mais comme une pratique vivante. Un savoir qui perdure discrètement, grâce à des personnes comme eux, qui non seulement l'ont protégé, mais ont bâti leur vie autour d'elle, lui permettant de perdurer pour que d'autres puissent le découvrir.



beaucoup de bébés poissons nageant dans l'étang
beaucoup de bébés poissons nageant dans l'étang

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